Contexte
Le projet pilote ICV Pêche, coordonné par le CNPMEM et impliquant plusieurs structures professionnelles, a abouti en 2018 à la première évaluation des performances environnementales des produits de la pêche française via la méthode de l’Analyse du Cycle de Vie (ACV). Soutenu financièrement par l’ADEME et FFP, ce travail exploratoire a été encadré par les organismes scientifiques INRA et IRD. En définitive, il a débouché sur le calcul d’Inventaires de Cycle de Vie (ICV) pour une quinzaine de produits de la pêche française. Ces indicateurs d’impact environnementaux ont été inclus dans la base de données Agribalyse® de l’ADEME.
Les nombreuses données collectées et les impacts qu’elles ont permis de calculer posent les bases d’une standardisation qui devrait permettre, à terme :
- de comparer les performances environnementales de produits de la pêche différents ;
- de comparer des produits de la pêche identiques (au sens de l’espèce) mais issus de systèmes de production différents ;
- et de comparer les impacts de produits de la pêche avec ceux issus d’autres productions alimentaires.
Suite à ce premier programme, l’ensemble des participants professionnels et scientifiques ont souhaité poursuivre la démarche. Ils y perçoivent une possibilité de discussion et de communication autour des impacts de la pêche française selon une démarche objective et reconnue. A terme, ils y voient également un moyen d’optimiser leurs pratiques. Avant cela, une analyse critique des données collectées et des méthodes utilisées pour aboutir aux indicateurs d’impact semblait néanmoins nécessaire.
Objectifs du projet IMPECH
Le projet IMPECH, coordonné par le CNPMEM et financé par FFP, s’inscrivait dans la suite directe du projet ICV Pêche. Il se proposait, avec l’appui de partenaires scientifiques et professionnels :
- de tirer un bilan des choix de collecte qui ont été faits, pour cerner les insuffisances éventuelles de cette collecte et imaginer si besoin des alternatives ;
- d’analyser de façon approfondie les données collectées lors du premier programme (ICV Pêche) et les résultats qu’elles ont permis d’établir, afin d’en étudier la variabilité et de tester la sensibilité de variation des impacts calculés en fonction de la modification de certaines des hypothèses qui sous-tendent leurs calculs ;
- d’approfondir certains points méthodologiques de la démarche pour renforcer la fiabilité des résultats et de poursuivre la réflexion méthodologique initiée pour évaluer les impacts biotiques ;
- de communiquer et de publier les travaux réalisés afin d’échanger avec d’autres initiatives scientifiques, de positionner cette démarche novatrice et de garder l’initiative ;
- d’élaborer et de déposer un programme de plus grande envergure sur la base de ces analyses complémentaires.
Principaux résultats
Le principal objectif du projet IMPECH était d’analyser les données du projet ICV Pêche et d’approfondir certains points méthodologiques.
La première étape fut de tirer le bilan de la collecte de données. A l’avenir, la caractérisation de la consommation en carburant devrait mobiliser un maximum de moyens et d’énergie. En effet, les émissions liées à la consommation en carburant contribuent en moyenne à plus de 90% de l’impact total. Ce focus important pourrait se faire au détriment d’autres processus minoritaires, comme la construction du navire ou des engins.
La seconde étape a consisté en une analyse de la variabilité des résultats observés pour chaque pêcherie. Cette étude s’est principalement focalisée sur la variabilité liée au rendement en carburant, qui contribue à 90% des impacts. L’analyse a testé l’influence de plusieurs variables explicatives, comme la taille des navires ou le nombre de jours en mer. Dans l’ensemble, ces analyses permettent une meilleure compréhension des résultats bruts en confirmant certaines hypothèses avancées ou relations intuitivement prévisibles. Elles apportent également quelques nuances aux conclusions établies en premier lieu.
Perspectives
Un des constats émergents de ce projet est l’importance de continuer à travailler autour de cette problématique. Ainsi, les partenaires ont identifié plusieurs pistes et perspectives. Parmi elles : un travail approfondi autour des impacts biotiques, l’ACV de la filière aval, l’ICV de nouveaux triplets, la juxtaposition d’indicateurs socio-économiques aux indicateurs de performances environnementales etc…
En fin de compte, une réflexion est en cours afin d’inclure tout ou partie de ces pistes de réflexion sous la forme d’une thèse. Ce travail serait notamment encadré par l’IRD, Ifremer et l’INRA. En parallèle, l’ensemble des partenaires continueront d’assurer une veille autour de ce sujet.
Projet financé et soutenu par