Rapport Pélagis : un point d’étape dans le Plan d’Action Mammifères Marins

Rapport Pélagis Plan d'Action des Mammifères Marins


Le rapport Pélagis du 27 novembre 2025 vise à donner une estimation de la mortalité des petits mammifères marins dans le golfe de Gascogne et d’évaluer les conséquences biologiques de la fermeture des activités de pêche. Au cœur du déploiement du Plan d’Action Mammifères Marins, il constitue un point d’étape parmi l’ensemble des données et analyses qui devront être finalement mobilisées. Si analyser l’évolution des échouages est important, cela doit être mis en perspective de l’expertise précise de l’évolution des interactions entre les mammifères marins et les activités de pêche.


Des conclusions encore insuffisantes pour éclairer l’action


Le plan d’action est prévu pour 3 ans et c’est donc bien à l’issue du prochain hiver que l’analyse complète pourra être menée pour envisager les moyens de cohabitation entre la pêche et les dauphins à partir de 2027. Ainsi les expérimentations en cours de solutions techniques diverses constituent toujours un élément important pour les pêcheurs et la compréhension fine des interactions reste toujours un enjeu de recherche. Seule une synthèse complète à l’issue de cette période qui aura largement mobilisé les pêcheurs est de nature à éclairer les décisions de gestion adaptées aux enjeux de durabilité. Ainsi les analyses socio-économiques complémentaires sont également indispensables.


Un changement méthodologique majeur qui rebat les cartes


La mise à jour, en septembre, du modèle de rétro-dérive des carcasses modifie significativement l’estimation de la mortalité à la lecture des données présentées :

  • Pour la période de référence 2017-2023, les estimations passent d’une moyenne de 6 100 à 4
    700 captures accidentelles par an.
  • Pour l’hiver 2024, les mortalités estimées sont révisées de 1 400 à 1 250.
  • Pour l’hiver 2025, le chiffre est de 1 900.

Cette évolution méthodologique, reposant notamment sur une probabilité de flottabilité revue à la hausse (+7 %) et entraînant une baisse globale des estimations (-23 %), rapproche désormais les données de modélisation aux données d’observation à bord des navires professionnels. Mais elle intervient tardivement, alors que les estimations antérieures plus élevées ont largement influencé l’opinion publique, les traitements médiatiques et certaines décisions politiques, avec des conséquences économiques et sociales durables pour la filière. Cette situation rappelle la nécessité d’une expertise stabilisée, transparente et partagée afin de garantir la confiance collective.


« Cette révision change profondément la perception du phénomène. Elle confirme ce que les pêcheurs répètent depuis des années, mais elle arrive trop tard. Entre-temps, la filière a dû faire face à des décisions, à des jugements publics et à des difficultés économiques fondées sur des chiffres aujourd’hui réajustés. Pour avancer sereinement, nous avons besoin d’une expertise stabilisée, transparente et partagée. »
Olivier Le Nézet, président du CNPMEM


Fermeture du golfe de Gascogne 2026 : un engagement réel, une réalité sociale lourde


Dans le cadre de la fermeture hivernale 2026, les professionnels ont pleinement assumé leurs responsabilités, dépassant les objectifs fixés par l’État, principalement grâce au volontariat :

  • 110 navires équipés PIFIL
  • 27 navires équipés DolphinFree
  • 94 fileyeurs et 4 chalutiers équipés de caméras


En 2025, 274 navires ont dû rester à quai, entraînant des pertes économiques importantes pour l’ensemble de la filière. Au-delà de ces bateaux immobilisés, ce sont les criées, les mareyeurs, les poissonniers… tout un équilibre qui est fragilisé. Cette situation ne peut s’installer dans la durée : la fermeture fragilise les pêcheurs moralement et économiquement, et les indemnisations ne remplacent pas leur activité. Ils souhaitent avant tout pouvoir exercer sereinement leur métier, plutôt que de dépendre de compensations.


Réouverture du golfe de Gascogne en 2027


La perspective d’une réouverture en 2027 doit désormais être examinée avec attention. Les professionnels ont collaboré, se sont équipés et ont adapté leurs pratiques pour répondre aux exigences qui leur ont été imposées. Ils souhaitent aujourd’hui disposer d’éléments clairs leur permettant d’anticiper et d’organiser sereinement la suite.


« Les pêcheurs ont rempli leurs engagements avec sérieux et responsabilité. Pour préparer l’avenir, ils ont désormais besoin d’une visibilité réelle afin de pouvoir envisager, dans de bonnes conditions, une réouverture en 2027. La filière souhaite continuer à travailler, à progresser et à protéger le milieu, mais une décision claire est indispensable pour permettre à chacun de se projeter. »
Olivier Le Nézet, président du CNPMEM


Contact presse : Pauline DUPOUY – Responsable communication CNPMEM 06 80 06 43 53

A PROPOS


Le Comité National des Pêches Maritimes et des Élevages Marins (CNPMEM) est un organisme professionnel de droit privé chargé de mission de service public. Nous représentons et assurons la défense des intérêts de l’ensemble des professionnels pêcheurs et aquaculteurs marins auprès des pouvoirs publics nationaux, européens et internationaux. Il participe à la gestion des ressources halieutiques ainsi qu’à la définition des politiques environnementales dans le but de parvenir à une pêche durable et responsable. 12 400 pêcheurs, 6 220 navires, 60 ports de pêche, 37 halles à marée.

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