Selon la FAO, organisation mondiale pour l’agriculture et l’alimentation, la moitié des denrées d’origine aquatique actuellement consommées par l’homme provient de l’aquaculture dont la croissance est d’environ 5%/an. La seconde moitié est issue de la pêche dont la production s’est stabilisée. Rappelons qu’en Europe les captures de la pêche maritime sont strictement encadrées et surveillées et que tous les pêcheurs appliquent les mesures de gestion des stocks de poissons décidées dans l’intérêt général.
En Europe, l’aquaculture la plus développée est sans conteste la salmoniculture norvégienne, leader mondiale de cette espèce avec environ un million de tonnes de saumons atlantique produits chaque année. Même si ce chiffre peut paraître important, il représente moins de 2% de la production mondiale dont la Chine monopolise à elle seule 60 %, principalement en eau douce et issue d’une tradition multi-centenaire.
La France, pionnière de l’aquaculture marine européenne : La pisciculture marine européenne, hors salmoniculture, a été initiée dans les années 1980 en France. Ce sont les efforts combinés de la recherche et des premiers éleveurs qui ont permis la maîtrise de la reproduction et la fiabilisation de l’élevage larvaire, du sevrage et du grossissement des larves et alevins des premiers poissons marins qui étaient alors le bar et la daurade royale. Cette première avancée technique était indispensable à l’élevage des autres espèces de poissons marins en grande quantité. Il aura suffi d’une dizaine d’année pour que les efforts des organismes de recherche et des premiers éleveurs pionniers construisent et développent une filière qui s’est étoffé ensuite d’autres avancées techniques et d’autres espèces.
Actuellement, 8 espèces de poissons et crustacés marins sont élevées dans l’hexagone. Il s’agit par ordre d’importance décroissante du bar, de la daurade royale, du saumon, du maigre, de la sole, du turbot et de la crevette pénéide. Les méthodes de productions ont gagné en technicité et en fiabilité et les aquaculteurs français peuvent s’enorgueillir de disposer actuellement des écloseries de bar, daurade, turbot et maigre à la fois parmi les plus anciennes, les plus expérimentées et les plus performantes en Europe.
Après une vingtaine d’année appuyées par une recherche de renommée internationale, la France technologiquement à la pointe n’a cependant pas augmenté sa petite production qui s’établit toujours aux alentours de 6 000 tonnes de poissons marins par an, contre quelques dizaines de milliers de tonnes pour chacun de nos voisins méditerranéens et plus de 100 000 tonnes en Grèce ainsi qu’en Turquie. Les fermes marines françaises sont donc peu nombreuses, de dimension réduite et intégrées depuis longtemps dans le paysage de nos rivages. Au même titre que la conchyliculture qui a aussi besoin d’une eau d’excellente qualité, elles forment un réseau de sentinelles qui surveillent l’environnement et témoignent de la qualité du milieu marin.