- 30.08.2018

Gestion conjointe de la coquille Saint-Jacques en Baie de Seine en 2018-2019

Gestion conjointe de la coquille Saint-Jacques en Baie de Seine en 2018-2019

 

Depuis plusieurs années, les pêcheurs français ont mis en place un système de gestion durable et respectueux de la ressource pour la pêcherie de la coquille Saint-Jacques en Baie de Seine.

Un encadrement strict, qui se traduit par une ouverture de la pêche entre octobre et mai, une limitation du nombre de jours de pêche par semaine, des quotas journaliers, des mesures techniques restrictives pour les engins, etc. Ainsi, au lieu des 75 mm, ce sont des anneaux de drague de 92 mm que les pêcheurs français utilisent afin de « trier sur le fond, et non sur le pont », et de limiter au maximum les captures accessoires de coquilles inférieures à 11 cm, sous taille. La fermeture annuelle de la Baie de Seine permet également de préserver le stock en se basant sur des connaissances biologiques (la période de reproduction des coquilles, leur pic de croissance ainsi que le recrutement de nouvelles cohortes s’effectuent entre le printemps et la fin de l’Été), mais aussi de répondre à des enjeux socio-économiques : en plus de problèmes de conservation à bord que rencontreraient les petits navires de pêche artisanaux qui composent la flotte française en plein Été, le marché de la coquille est principalement concentré sur la fin d’année.

Le CNPMEM déplore que depuis des années, les pêcheurs britanniques persistent à ne pas vouloir respecter pleinement ces mesures de gestion durables que les français leur proposent d’adopter, en refusant d’inclure dans les accords professionnels les navires de moins de 15 mètres et en refusant de s’imposer des anneaux de 92 mm. Depuis 2010, ces accords permettent de réguler, en échange d’effort de pêche donné aux britanniques, l’ouverture progressive des zones de pêche au large des 12 milles nautiques français. Ainsi, la pêche en Manche Est au-delà de la ligne « Barfleur-Antifer » (au 49°42 N) ouvrait à partir du 1er octobre, puis la zone du proche extérieur était accessible à partir du 1er novembre seulement. Mais seuls les navires britanniques de plus de 15 mètres étaient concernés, les plus petits échappant à l’accord car non concernés par l’échange de kW/j et hors OP.

Cette année, les pêcheurs français, las de devoir patienter jusqu’à l’ouverture de la Baie de Seine au 1er octobre pendant que les navires britanniques de moins de 15 mètres viennent piller la zone, ont affiché une position plus ferme dans les négociations. Si la proposition d’imposer des anneaux de drague de 92 mm aux navires étrangers pouvait être considérée comme une variable d’ajustement, la condition sinequanone était cependant de voir appliquer l’accord à l’ensemble des navires, sans restriction de taille. Malheureusement, les pêcheurs britanniques sont restés insensibles aux propositions de gestion commune de la zone, s’appuyant sur leur droit de pêche plutôt que sur une volonté de gérer durablement le stock de coquille Saint-Jacques. Les accords professionnels pour la Baie de Seine n’ont donc pas abouti cette année, faute de consensus équitable pour les différentes parties. L’échange d’effort de pêche au profit du Royaume-Uni n’a de ce fait pas été réalisé.

Ainsi, le CNPMEM est solidaire des pêcheurs normands et demande à l’administration française d’organiser rapidement une réunion entre professionnels français et britanniques afin de trouver des solutions pérennes répondant à une bonne gestion de la ressource. Le CNPMEM appelle également au calme afin de ne pas mettre en danger les professionnels.

Paris, le 30 août 2018