- 24.02.2022

PIFIL : Le nouveau programme pour développer un dispositif limitant les captures accidentelles de dauphins communs

PIFIL : le nouveau programme pour développer un dispositif limitant les captures accidentelles de dauphins communs

 

Lancé en octobre 2021, le projet PIFIL, porté par le CNPMEM, vise à acquérir des données en mer pour  la validation scientifique d’une solution technologique efficace et éprouvée sur le terrain. Le programme s’inscrit dans la lignée des projets de recherche menés par les professionnels de la pêche et les scientifiques. En capitalisant sur les expérimentations du projet LICADO initié en 2019, PIFIL s’intéresse à un dispositif prometteur pour les fileyeurs : l’activation durant l’opération de filage de répulsifs acoustiques de nouvelle génération, conçus spécifiquement pour les dauphins communs (les pingers CETASAVER). Les résultats obtenus dans le cadre de LICADO sont encourageants mais une expérimentation à plus grande échelle est nécessaire pour pouvoir ensuite évaluer son efficacité sur la base de données statistiques robustes : c’est l’objectif du projet PIFIL.

Dispositif installé dans la cabine

Au travers de leurs observations, les professionnels ont identifié ce moment de l’action de pêche comme particulièrement à risque pour différentes raisons[1]. Les acousticiens ont confirmé que les microbulles créées par le navire dans son sillage pouvaient perturber momentanément l’écholocation des mammifères marins se trouvant à proximité immédiate.

Les pingers CETASAVER émettent un signal acoustique répulsif éprouvé et validé scientifiquement (effet répulsif sur 200 mètres maximum, provoquant un éloignement dans 87% des cas). Chaque signal est unique pour éviter les phénomènes d’accoutumance. La nuisance acoustique dans l’écosystème est aussi limitée car il est actionné seulement lors de l’opération de filage.

 

Avec les partenaires du projet, les CRPMEM et OP de la façade Atlantique ainsi que l’AGLIA, OCTECH et l’Ifremer, le projet va permettre d’équiper 20 fileyeurs du golfe de Gascogne. Les armateurs et leurs équipages, volontaires pour participer au projet, vont réaliser les tests et récolter les données. Une application pour tablette est également développée pour faciliter la saisie et la transmission des informations.

Une fois ces données consolidées en septembre 2022, un deuxième volet au projet PIFIL est envisagé pour équiper d’autres navires, continuer à collecter des données et analyser scientifiquement ces résultats.

Pinger installé sous la coque d’un navire

[1] C’est le moment ou le filet est le plus ‘mou’ (détendu) entraînant plus de risques qu’un mammifère marin s’y emmêle ; une fois le filet calé dans le fond, sa hauteur est assez faible par rapport à celle de la colonne d’eau au-dessus, celui-ci est donc peu en interaction avec les mammifères marins ; lors de la remontée du filet, ce dernier est tendu et donc moins propice à l’emmêlement d’un mammifère marin.